STÉPHANIE DENIEL
MONTEUSE & TOPEUSE
Petite, je plaçais l’adjectif avant le nom, à l’anglaise, ce qui faisait dire à mes parents que j’étais déjà bilingue ! J’ai suivi cette vocation précoce jusqu'à la Sorbonne et une licence en langue et civilisation anglaise. Destination : l’enseignement. Mais éprise de liberté et déjà curieuse des métiers artistiques, j’opte finalement pour une maîtrise en audiovisuel et communication. Très tôt j’avais connu les plateaux de tournage et, rencontrer des artistes et les regarder travailler me plaisait beaucoup. C'était joyeux !
À l'issue de ma maîtrise, je travaille pendant quatre ans comme monteuse. Des films à caractère pédagogique traitant pour la plupart de sujets sociaux ou liés aux fonctions de management.
Quelques années plus tard, je découvre le potentiel créatif de la scénographie audiovisuelle. Je travaille alors comme assistante-réalisatrice sur des événements d'entreprises. Puis m’est confiée la réalisation de sujets vidéo, la gestion des aides visuelles et des info-décors. C'est aussi à cette époque que je fais mes premiers pas en tant que topeuse sur des conventions et scripte sur des directs type plateaux TV.
En 1992, je rejoins Akeway, une association de réalisateurs membre d’un collectif formé d'artistes et de compagnies de spectacle vivant avec lesquelles nous collaborons souvent. Akeway explore un univers poétique, sensoriel et ludique et invente notamment des machines à images interactives où le spectateur est physiquement acteur de son parcours. En 2003, le Futuroscope nous confie la conception et la réalisation de « On a marché sur Poitou-Charentes », une exposition multimédia interactive consacrée à la région dans le pavillon de la créativité.
Pendant une quinzaine d’années, je partage mon temps entre la réalisation de films de commande pour entreprises ou institutionnels et les expérimentations libres avec Akeway et le collectif artistique qui se nomme désormais Les Mêmes avec lequel nous montons La Blanchisserie, un lieu de création accueilli au sein de l'Hôpital Charles Foix d'Ivry-sur-seine.
En tant que réalisatrice, j'ai souvent monté mes films : des clips, des reportages, des interviews, des films de promotion, d'image de marque. Par ailleurs, le film documentaire a souvent croisé ma route. En 1992, avec Akeway nous écrivons un documentaire sur le théâtre de rue qui n'a finalement pas réuni les fonds pour aller au delà des repérages et de quelques tournages.
En 2008, Sylvie Ditmann me propose de monter « les eaux mêlées », une œuvre documentaire personnelle et intime de 65 minutes. Je découvre alors une nouvelle dimension du montage : celle du cinéma documentaire, très inspirante pour moi. Cette première expérience confirme que tôt ou tard, je m'y engagerai pleinement.
Fin 2014, je suis la formation Pratique du montage de film documentaire aux Ateliers Varan et depuis j'ai monté et réalisé une petite dizaine de films moyen et long-métrage, diffusés en festival, au cinéma, en télévision ou sur les plateformes. Au même moment, je renoue avec le métier de topeuse, et je travaille pour des conventions d’entreprise, des événements et des livestream... Des missions courtes et intenses qui s'accordent idéalement avec celles beaucoup plus longues de montage. J'ai trouvé dans cette alternance un véritable équilibre professionnel. En français ou en anglais. Avec l’adjectif avant le nom ou non !
Vers un nouvel équilibre professionnel
Plus tard, je serai anglaise !
La rencontre avec un collectif
© Stéphanie Deniel 2024
J'ai trouvé dans le topage le lieu où je peux mettre à profit l'ensemble de mon expérience - audiovisuelle, scénique et scénographique ;
et dans le montage de film documentaire l'accomplissement de ma démarche artistique.
Mes deux métiers se complètent idéalement, avec pour matières premières communes l'image et le son.